Les funerailles du Pere Lorson avaient lieu cette semaine à Rankin Inlet
Apres 51 ans au service des gens du Nunavut, le frère missionnaire Georges Lorson de la communauté des Oblats est mort.
La communauté catholique de Rankin Inlet faisait ses adieux au Père Georges Lorson cette semaine.
Le Père Lorson avait 78 ans lors de son décès le 19 decembre à la résidence de la mission, à Rankin Inlet.
“Les gens vivent ça très durement,” de dire Mgr l’Evêque Reynald Rouleau, du diocèse de Churchill-Baie-d’Hudson. “C’est un choc.”
Le Père Lorson, un membre de l’ordre des Oblats, est originaire de France.
Il est resté 51 ans au Grand Nord où il desservait les communautés de Baker Lake, Coral Harbour et Rankin Inlet dans la région de Kivalliq, les communautés de Pelly Bay et Gjoa Haven dans la région de Kitikmeot et à Pond Inlet, Iqaluit et Igloolik dans la région de Baffin.
Avant de venir au Canada le Père Lorson a collaboré a la résistance française où il a echappé de près à la mort.
Comme jeune prêtre, le Père Lorson aimait voyager entre les camps en traineaux à chiens. Selon l’information fournie par la diocèse, il avait beaucoup de réspect pour ce qu’il appelait le ‘sixieme sens’ des Inuit, c’ est-à-dire leur sens de direction infaillible sur terre et sur mer ainsi que sur la glace.
“Selon moi, et puisque je ne suis pas un spécimen unique, d’autres personnes doivent partager le même sentiment: on ressent une étrange émotion lorsqu’on quitte le poste,” ecrivait le Père Lorson au sujet d’un voyage qu’il avait entrepris en 1957 à partir de la communauté d’Arctic Bay jusqu’à Pond Inlet en compagnie d’Alain Maktar.
“Devant nous il y a l’aventure et l’inconnu, et une route qui n’a jamais été explorée antérieurement, une chaine d’évenéments et d’accidents qui s’ accumulent les uns après les autres, qui exigent d’un guide experimenté les solutions appropriées. En tout temps un monde nouveau semble s’ouvrir en même temps qu’une nouvelle adaptation à ce nouveau monde. C’est seulement le deuxième jour que l’on s’y fait.
Durant la première nuit, bien sur, j’ai mal dormi, mais ça n’a pas eu d’ importance. Pendant toute la journée je reste assis comme un Bouddha sur une épaisse peau d’ours, en faisant les sprints occasionnels d’une centaine de verges pour faire circuler le sang. La journée d’après je suis confortable et ne regrette plus la vie rélativement aisée de la mission. Lors d’un voyage, la vie se simplifie, les circonstances tout simplement nous coupent de beaucoup de biens et d’objets avec lesquels l’homme civilisé compose. Le fait d’être privé de ces choses donne un sentiment merveilleux de libération.
Vous pensez peut-être que le temps passe lentement, lorsqu’on est assis toute la journée ou en train de courir à coté du traineau. Mais j’ai rarement eu ce sentiment, et je n’ai jamais voulu demander au guide d’ arréter parce que j’étais épuisé. Lors de mes voyages, je fais mesmeilleures méditations. Les distractions se présentent, naturellement, mais le Bon Dieu sait que lors de mon retour je me joindrai à lui assez rapidement.”
Le Père Lorson a passé 29 ans dans la communauté de Rankin Inlet où il a aidé à la construction de la première mission durant la période ou la mine de nickel s’est ouverte.
La paroisse de Rankin Inlet qui dénombre 1200 fidèles est la plus grande dans tout l’Arctique de l’Est.
Le Père Lorson, qui était capable de parler couramment l’Inuktitut, a traduit de nombreux textes réligieux. Il a également composé plus de 100 chansons.
Le Père Lorson adorait aussi le jardinage ainsi que la menuiserie. C’est lui d’ailleurs qui a fabriqué les meubles pour la sanctuaire de l’église “Notre-Dame-du-Cap” à Rankin Inlet.
Depuis plusieurs années déja la maladie obligeait le Père Lorson à être moins actif et plus solitaire, mais il sortait toutefois pour visiter les gens qui sollicitaient son aide.
“Il ne voulait pas quitter le Nord,” de dire Mgr l’Evêque Rouleau, “il ne voulait pas vivre a Winnipeg, ni au Quebec et il ne voulait pas retourner en France.”
Durant les 24 dernieres années qu’il a passées a Rankin Inlet, le Père Lorson a travaillé avec la Soeur Vicky Servant qui est morte elle aussi en septembre 2000.
“Ce sont de grosses pertes,”de dire Mgr l’Eveque Rouleau.
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