Pita Aatami est parti en voyage en Europe avec le ministre des affaires autochtones du Québec G

By JANE GEORGE

IQALUIT — Le gouvernement du Quebec considère ce voyage comme “une première au Quebec.”

C’est un voyage amical de rélations publiques en Europe, animé par Guy Chevrette, le ministre des affaires autochtones, qui est accompagné pour l’occasion de trois leaders autochtones.

A l’ordre du jour durant cette randonnée en France, en Belgique et en Angleterre, de la bonne bouffe et du bon vin, des visites officielles, des rencontres avec politiciens et universitaires — ainsi qu’un nombre impressionnant d’entrevues avec les médias.

M. Chevrette se dirige vers l’Europe principalement parce que le gouvernement du Parti Québécois sent le besoin de montrer aux Européens que ses politiques souvérainistes n’ont pas aliené tous les autochtones qui restent au Québec.

Le maintien des bonnes rélations avec les résidents autochtones du Quebec est considéré comme essentiel dans le combat de rélations publiques qui vise à gagner le soutien international pour le projet d’un Quebec indépendant.

Jusqu’à present, les nouvelles internationales se sont plutôt axées sur les débats acrimonieux avec les Cris de la Baie-James ainsi que les Mohawks.

“J’aurai l’occasion de parler de l’impact des partenariats établis au cours des dernières années et de dresser une vision plus complète que celle vehiculée par certains intervenants,” a declaré le ministre Chevrette dans un communiqué de presse.

A bord pour ce voyage payé par le Québec, Pita Aatami, le président de la société Makivik, le trésorier de ce même organisme, Anthony Ittoshat, ainsi que Simon Awawish, le chef du conseil des Attikamek d’Obedjiwan, et Clifford Moar, le chef du conseil des Innus de Mashteuiatsh.

Les membres de la délegation sont partis le 30 janvier de Montréal. Leur tournée est débuté à Paris où ils ont rencontré le délégué general du Québec en France, le vice-président de l’Assemblée nationale du pays ainsi que les membres de l’Association France-Quebec.

Chose déroutante pour M. Chevrette, c’est la présence inattendue en Europe de Roméo Saganash, porte-parole du Grand Conseil des Cris, et de l’avocat du Conseil innu de Nitassinan, Armand McKenzie. Ces deux ont entrepris une tournée parallèle pour faire promouvoir leurs mécontement avec les politiques du gouvernement du Québec.

Lors d’un rencontre publique à Paris aux bureaux I’Unesco, M. Chevrette et les trois chefs se sont addressés devant quelques 200 personnes.

M. Saganash et M. McKenzie ont également fait une brève intervention informelle sur le droit à l’autodetermination des peuples autochtones.

A Bruxelles, il y avait un séminaire sur l’évolution des rapports entre les nations autochtones et le gouvernement du Québec à l’intention des universitaires, des bureaucrates de l’Union Européenne, des diplomates, et des représentants des médias.

A Londres, l’horaire inclût des rencontres semblables à celles planifiées pour la France et le Belgique.

Et là-bas, comme c’est le cas partout, il y a des rencontres avec les journalistes.

Apres son séjour à Londres, M. Aatami se rendra en Italie pour assister au lancement d’une exposition muséologique sur les Inuit à Rome.

La facture pour la portion du voyage passée en compagnie de M. Chevrette sera payée au complet par le Québec.

M. Aatami prétend qu’il n’est pas troublé par ce que certains verront peut-être dans sa décision d’accompagner le ministre dans ce trajet à fins gouvernementales. Le leader des Inuit du Québec prétend qu’il ne se sent pas ‘utilisé’ comme outil pour promouvoir l’agenda souvérainiste du PQ.

“Le simple fait que j’ai decidé d’y aller ne veut pas dire que je suis en faveur du séparatisme,” de dire M. Aatami. “Le monde peut penser que je partage le même lit que les péquistes, mais ce n’est pas du tout vrai.”

M. Aatami dit qu’il entreprend ce voyage dans le bût de rendre un service personnel à M. Chevrette dont le gouvernement arrose le Nunavik avec des milliards de dollars depuis le début de son terme.

M. Aatami dit qu’il a toujours l’intention de parler avec franchise du Nunavik et des aspirations des Nunavimmiut durant son voyage.

“Je ne vais pas en peindre un portrait rose,’ de dire M. Aatami. “Je sais pourquoi j’y vais.”

Le leader Cree Billy Diamond était censé accompagner la tournée, mais à la derniere minute a annulé sa présence, possiblement pour éviter les critiques négatives des Cris à cause de l’agenda câché du voyage.

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