Un guichet unique pour les services en français au Nunavut
L’Association des francophones du Nunavut veut collaborer avec le gouvernement du Nunavut pour améliorer l’accès aux services en français
Le gouvernement du Nunavut est présentement dans l’impossibilité de fournir des services en français à sa population francophone.
Mais l’Association des francophones du Nunavut propose au gouvernement territorial une solution à la fois originale et raisonnable à ce problème: un “guichet unique” qui assurera l’accès aux services en français.
“C’est une solution gagnante à tous points de vue pour la communauté francophone et pour le gouvernement du Nunavut. Pour le gouvernement du Nunavut, la préoccupation majeure, c’est la valorisation de l’Inuktitut. On comprend très bien ça et on respecte ça, sauf qu’il faut aussi comprendre qu’il y a des francophones au Nunavut et qu’eux aussi ont le droit à des services,” de dire M. Daniel Cuerrier, le directeur général de l’Association des francophones du Nunavut.
Le récent rapport annuel de la commissaire aux langues du Nunavut a confirmé l’état lamentable des services en français au Nunavut. Le rapport de la commissaire Eva Aariak souligne qu’en effet le Nunavut demeure en violation de la législation fédérale sur les langues officielles puisqu’il n’arrive pas à offrir même les services de base en français à ses résidents francophones.
“Le gouvernement fédéral donne $1.4 million au moment où on se parle, mais ce $1.4 million n’est pas dépensé par le gouvernement du Nunavut parce qu’il n’est pas en mesure d’ offrir les services en français,” dit M. Cuerrier.
Selon M. Cuerrier, le guichet unique pourrait “enlever une épine du pied au gouvernement du Nunavut.” Pour le moment le gouvernement du Nunavut retourne des centaines de milliers de dollars au gouvernement fédéral pour les services qu’il n’est pas capable de rendre à la population francophone.
Mais si le gouvernement commence à remplir ses obligations envers la communauté francophone, sa crédibilité en ce qui concerne sa capacité de donner les services en Inuktitut augmentera en même temps, du moins dans l’opinion de la commissaire aux langues officielles du Nunavut.
Selon la formule de guichet unique, l’Association des francophones du Nunavut, regroupement qui représente les 600 francophones d’Iqaluit ainsi que les 300 francophones qui demeurent ailleurs sur le territoire, prendrait la responsabilité de fournir les services en français aux résidents francophones du territoire, que ce soit de l’interprétation en cour de justice et à l’assemblée législative ou de la traduction des documents en français.
“L’idée c’est qu’au fur et mesure des besoins, on offrirait ces services. À travers le guichet unique on pourrait offrir au gouvernement d’avoir un bureau avec des présentoirs, avec les documents disponibles en français,” explique M. Cuerrier.
Présentement le territoire ne produit pas d’information en français.
“Tout ce que qu’il produit comme communication avec le public, ne comprend pas de document en français. Il n’existe rien. Donc, tout ce qu’il y a de documents destinés au public devrait être traduit en français.”
D’autant plus que l’Association aimerait établir des partenariats avec chacun des ministères du gouvernement du Nunavut pour garantir qu’il y ait au moins une personne, soit au sein des départements ou de l’Association, qui serait en mesure d’offrir les services en français ou répondre à des questions pertinentes.
On viserait aussi à la mise en oeuvre d’une ligne téléphonique sans frais où les francophones du Nunavut seraient assurés de recevoir un service en français.
“C’est tout à fait réaliste,” de dire M. Cuerrier. “C’est un mode de collaboration qui s’échelonnerait sur trois ou quatre ans. C’est réaliste parce que ça demande un minimum de ressources humaines et de ressources financières. C’est une enveloppe fédérale, donc on ne pénalise pas le fonctionnement du gouvernement du Nunavut parce que ses frais de fonctionnement sont couverts par le gouvernement fédéral.”
La proposition d’un guichet unique pour l’accès aux services en français pourrait se réaliser assez vite, si le gouvernement territorial soutient cette vision.
“On peut commencer à la réaliser dès demain ou presque,” dit M. Cuerrier.
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