« Nous sommes prêts ànous y conformer, » dixit la Chambre de commerce
Une nouvelle loi pour rendre la langue inuit obligatoire
La semaine dernière, le gouvernement du Nunavut a dévoilé un nouveau projet de loi qui rendra l'usage de la langue inuit obligatoire dans presque tous les lieux de travail publics et privés desservant le public du Nunavut.
La nouvelle loi, qui serait intitulée la Loi de la protection de la langue inuit, stipule que tous les organismes, incluant les commerces privés, doivent s'afficher en langue inuit.
La loi requiert également que tous les organismes, incluant les commerces privés, doivent offrir les services de réception et les services à la clientèle en langue inuit.
La loi crée aussi des règles linguistiques inuit importantes pour les organismes qui procurent des services essentiels, ce qui inclut les restaurants, les hôtels et les commerces de détail, ainsi que les organismes qui procurent l'essence, l'eau, l'électricité, les télécommunications et les services d'urgence.
Les nouveaux règlements demanderaient que de tels organismes s'affichent en langue inuit sur les panneaux extérieurs et intérieurs de leurs bâtiments, sur les factures et autres documents d'affaires.
La loi protège les gens en leur évitant d'être congédié de leur travail s'ils parlent la langue inuit ou s'il préfèrent n'utiliser que la langue inuit.
Les pouvoirs et les responsabilités des commissaires aux langues du Nunavut seraient accrus pour donner au commissaire l'habileté à enquêter sur les plaintes et à renforcer l'application du nouveau régime de la langue.
A Cambridge Bay, Kugluktuk, Bathurst Inlet et Umingmaktuuq, le terme « langue inuit » signifie « Inuinnaqtun ». Partout ailleurs, cela signifie « inuktitut. »
La nouvelle loi créerait aussi une autorité inuit en matière de langue, qui serait appelée Inuit Uqausinginnki Taiguusiliuqtiit. L'autorité de la langue, qui aurait au moins cinq membres sélectionnés parmi toutes les régions, recommanderait les standards de la langue, développerait la terminologie et contrôlerait l'enseignement et l'usage de la langue inuit.
Louise Tapardjuk, le ministre de la langue, a dévoilé une version préliminaire du nouveau projet de loi à Iqaluit il y deux semaines, comme faisant partie d'une double loi qui inclut aussi un Acte de la langue officielle revu et amélioré.
Tapardjuk a dit que le nouveau régime linguistique donnerait à la langue inuit le statut qu'il mérite après plusieurs années à avoir été ignorée ou diminuée, et qu'il laisse savoir à la majorité inuit du Nunavut qu'elle a le contrôle.
« Le gouvernement du Nunavut essaie de promouvoir un sentiment d'appartenance et de contrôle du gouvernement par la population inuit. C'est d'une importance cruciale pour le gouvernement et pour les Nunavummiut d'obtenir ce sentiment de contrôle et d'avoir une protection de la langue pour la majorité, » a déclaré Tapardjuk aux journalistes.
Paul Kaludjak, le président de Nunavut Tunngavik Inc., a dit qu'il était impressionné par le nouveau projet de loi parce que ça entre dans la politique de sa compagnie que de rendre la langue inuit prédominante au Nunavut.
« Nous savons que nous devons faire face à un flot de questions sur la langue elle-même, pour la promouvoir et pour son utilisation dans les lieux de travail, et l'endroit où nous sommes au Nunavut. Nous voulons être certains que la population l'utilise en premier où qu'elle se trouve, dans son lieu de travail et dans les places d'affaires. »
La plus grande chambre de commerce du Nunavut dit que la plupart des commerces est prête à se conformer à la nouvelle loi même si cela ajoute au coût de faire des affaires.
« C'est quelque chose que nous devons faire, » de dire Ken Spencer, président de la chambre de commerce d'Iqaluit.
Spencer dit que le milieu des affaires a joué un rôle actif dans l'élaboration de la nouvelle loi. Il dit que le premier jet de la loi qui a circulé il y a trois ans était beaucoup plus restrictif que la version qui a été divulguée au public la semaine dernière.
Benoit Hénault, vice-président de l'Association des francophones du Nunavut, dit que son organisme est heureux d'appuyer le gouvernement pour faire de la langue inuit la langue officielle sur le territoire.
Mais il dit qu'il est aussi heureux de voir que le nouveau projet de loi sur les langues officielles assure un statut égal au français et à l'anglais.
Et il dit que les francophones du Nunavut appuie l'idée de reporter la première lecture des nouvelles lois jusqu'à ce que l'assemblée siège à nouveau, à compter du 29 mai, parce que ça donne le temps pour une ronde de consultation finale.
« Nous sommes heureux de voir qu'il y ait un délai avant de saisir la Chambre des projets de lois pour permettre d'effectuer une consultation appropriée auprès des communautés linguistiques officielles du Nunavut, qu'elles soient francophones ou inuit, » de dire Héneault.
Tapardjuk dit que le Gouvernement du Nunavut organisera bientôt une série de consultations dans cinq régions : Baffin Sud, Baffin Nord, Kivalliq, Nattilingmiut et Kitikmeot.
C'est parce que les officiels n'ont pas le temps entre maintenant et la fin de mai pour visiter chaque communauté. A la place, ils enverront par avion des représentants de chaque communauté jusqu'aux endroits centraux de chacune des cinq régions.
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